À QUOI SERT L'ÉCRITURE INCLUSIVE EN MARKETING ?
Contrairement aux idées reçues, l’écriture inclusive n’est pas uniquement réservée aux féministes militantes.
Le langage inclusif se veut non sexiste et vise donc à promouvoir l’égalité hommes-femmes et éviter toute discrimination de genre. Comme son nom l’indique, il inclut tout le monde : les femmes, les hommes et les personnes non binaires (qui ne s’identifient ni complétement à une femme, ni complètement à un homme). Lorsque l’on écrit de manière inclusive, on est donc dans une démarche de non-discrimination et les femmes et minorités de genre bénéficient d’une visibilité accrue.
Comment ne pas y adhérer ?
POURQUOI ADOPTER UNE COMMUNICATION INCLUSIVE ?
Le langage joue un rôle crucial dans la façon dont nous percevons le monde.
Les études de psycholinguistique montrent clairement l’existence d’un lien entre le langage, la pensée et la perception de la société. Si nous disons : « Les traducteurs se sont connectés au serveur pour accéder à la mémoire de traduction », la première représentation mentale qui nous vient à l’esprit sera celle d’un groupe de traducteurs de sexe masculin. Le cerveau ne reconnaît pas spontanément l’ambiguïté et la présence éventuelle de femmes dans ce groupe.
Pour approfondir, n’hésitez pas à écouter l’intervention de Pascal Gygax ici ou à lire l’ouvrage qu’il a co-écrit, Le cerveau pense-t-il au masculin ?, qui recèle d’exemples et de résultats d’expérience.
En langage inclusif, on pourrait dire :
Les traducteurs et traductrices ont ouvert une session sur le serveur pour accéder à la mémoire de traduction.
L’équipe de traduction s’est connectée au serveur pour accéder à la mémoire de traduction.
Les linguistes ont ouvert une session sur le serveur pour accéder à la mémoire de traduction.
Parfois, certaines nuances de sens sont différentes donc l’option privilégiée dépendra de l’orientation que l’on souhaite donner à son texte.
En transposant ce principe au contenu marketing, on note que si une marque s’adresse systématiquement au masculin à sa clientèle, les clientes potentielles ne s’identifieront pas immédiatement au produit proposé. Lorsque j'utilise un langage inclusif, je fais preuve d'une plus grande ouverture d'esprit, donc j'évite tout sentiment d'exclusion chez mon public cible. En résumé : moins de personnes exclues => une clientèle plus vaste => plus de visibilité => hausse des ventes
Alors oui je schématise un peu, mais c'est l'idée !
PREMIÈRES ÉTAPES VERS UN CONTENU PLUS INCLUSIF
Pour commencer, pas besoin de changement radical ! On peut faire attention à certaines choses :
1. On oublie le masculin générique : on s’adresse à toutes les personnes susceptibles d'acheter son produit ou service donc on parle à ses clientes et clients, ou mieux à sa clientèle !
2. On s’adresse directement à son public : ne pas hésiter à utiliser le pronom « vous » ou « tu » dans vos communications. Cela a le mérite de créer une relation avec votre audience.
3. On alterne masculin et féminin dans les exemples. Dans le domaine du sport, on pourra tantôt parler des skieurs puis des snowboardeuses.
4. On évite l'accord systématique au masculin et on privilégie :
l'accord de proximité : au mariage de Céline et Joe, les cousins et nièces se sont assises à gauche dans la salle.
l’accord de majorité : s'il y a plus de filles dans le groupe, on dira : « Elles se sont assises à gauche dans la salle ».
5. On privilégie les mots épicènes, c’est-à-dire des termes dont la forme ne varie pas selon le genre. J’ai par exemple utilisé « linguiste » et pour rester dans le domaine du sport, on peut utiliser « athlète » qui désignera aussi bien les hommes que les femmes. Pensez aux mots qui se terminent par le suffixe « aire » : bénéficiaire, allocataire, vacataire, etc. Ce dictionnaire des synonymes épicènes pourra également vous être utile.
6. On utilise des visuels inclusifs : les visuels de la marque doivent refléter la diversité de la clientèle et faire écho à votre audience.
Vous remarquerez que je n’ai pas parlé du fameux point médian dans mes solutions. Une démarche tout à fait volontaire, car ce marqueur typographique, pourtant innocent et bien utile parfois, a tendance à monopoliser le débat lorsque l’on parle d’écriture inclusive. Or, on peut très bien faire sans. Il fera peut-être d’ailleurs l’objet d’un prochain billet !
Vous souhaitez adopter l’écriture inclusive dans vos communications, mais vous ne savez pas par où commencer ? Vous avez envie d’aller plus loin et d’améliorer le degré d’inclusivité de vos contenus ?
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